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David Cosandey
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The Secret of the West
Cosandey
A review article about Le Secret de l'Occident by Jacques Brasseul, published in Autumn 1998 in Région et Développement, a bi-annual academic journal of Southern France (issue nr.8, 1998, pp.193-198). Typed Oct 00.

Région et Développement
Compte-rendu de livre, par J. Brasseul

David Cosandey, "Le Secret de l'Occident, du miracle passé au marasme présent", Arléa, 1997, 469p.

Le livre de David Cosandey cherche à répondre à une énigme à laquelle se sont attachés toute une lignée d'auteurs : qu'est-ce qui explique la réussite particulière, au cours des derniers siècles, de l'Europe occidentale? Celle-ci a accumulé les révolutions: révolution technique (XIe-XIIIe siècles), révolution scientifique (XVIe-XVIIe), puis à nouveau technique (révolution industrielle du XVIIIe siècle) et scientifique (deuxième révolution industrielle de la fin du XIXe et du début du XXe)... Autrement dit, quelles sont les causes du progrès scientifique et technique?

L'auteur a une formation de physicien et il cherche à expliquer, à la différence des économistes, le progrès des connaissances et non le progrès matériel, le développement économique. Ce choix évite les discussions oiseuses sur l'intérêt de la croissance, sur le refus par des civilisations contemplatives de la recherche d'une consommation effrénée, à tout prix, etc. En effet, la meilleure connaissance du monde, la meilleure compréhension de son univers par l'homme, grâce aux sciences, est un but qui peut plus difficilement être contesté. Ainsi, au lieu d'expliquer en partie le progrès économique par le progrès technique, par les innovations, comme le font les économistes depuis Schumpeter, Cosandey nous prend à contrepied et nous invite à inverser la causalité, à expliquer le progrès des sciences et des techniques par le progrès économique...

Mais son analyse est plus complète, elle constitue un tout, peut-être un nouveau paradigme. L'auteur rassemble des éléments épars chez différents grands auteurs, comme Fernand Braudel ou Eric Jones, qui se sont penchés sur l'énigme en question, et il a le grand mérite de les ordonner en une explication globale et cohérente qui s'appuie sur de multiples cas et exemples historiques. Les causes du progrès scientifique et technique sont à la fois économiques et politiques. Il faut la conjonction d'une prospérité économique durable et de ce qu'il appelle une division politique stable.

Sur le premier point, la prospérité économique, la question qui se pose immédiatement est la suivante: d'où viendra la prospérité économique si elle ne vient pas du progrès technique? Il y répond en citant l'essor du commerce, des échanges, de la spécialisation régionale ou internationale, ou des facteurs de progrès institutionnels comme la paix civile, la sécurité pour les marchands, la stabilité politique, etc. On peut donc avoir progrès économique et stagnation des techniques. La paix romaine par exemple des Ier et IIe siècles après J.-C. est un cas de croissance économique lente, lié à l'accroissement des échanges dans des conditions institutionnelles favorables, mais sans progrès scientifique ou technique. La prospérité économique entraînera cependant à terme l'essor scientifique et technique, en dégageant un surplus qui seul permettra de développer d'autres activités que celles de production directe, les activités des savants, des chercheurs, des universités, etc. En outre, la prospérité des marchands et des producteurs les autorisera à entretenir des professions comme celles de mathématiciens, mécaniciens, géographes, astronomes, etc. En effet, le travail de ces derniers a des applications directes dans l'activité marchande ou productrice : calcul de taux d'intérêt, de conversion entre monnaies, comptabilité, astronomie appliquée à la navigation, cartographie nécessaire aux voyages, techniques de production diverses...

En ce qui concerne le deuxième point, la division politique stable, il s'agit d'une situation où une civilisation se trouve éclatée entre différentes nations solides et durables, aux frontières bien délimitées. La division politique stable correspond au cas européen, où les diverses nations ont souvent plus d'un millénaire d'existence derrière elles, tout en partageant une culture commune. La division politique stable s'oppose évidemment aux empires unifiés et centralisés comme l'Empire romain, l'Empire ottoman, l'Empire moghol en Inde, ou ceux des dynasties chinoises successives. Elle s'oppose également aux situations de division politique instable où les guerres détruisent des États, où les frontières sont constamment modifiées, où les coups d'État et révolutions de palais introduisent une insécurité et fragilité chroniques. On pense à l'Europe occidentale durant la parenthèse catastrophique des XIVe-XVe siècle ou bien entre le Ve et le Xe siècle, à l'Europe orientale pendant la majeure partie de son histoire, aux pays musulmans entre les XIe et XVe siècles (avant la domination ottomane), à l'Inde éclatée en plusieurs centaines de micro-États instables après la dislocation de l'Empire moghol, etc. La division politique stable est au contraire caractérisée par une rivalité féconde entre les différents États: ils seront amenés à favoriser les savants, chercheurs et techniciens, de façon à obtenir un avantage sur les pays voisins, notamment dans le domaine militaire. Elle permet également de s'assurer qu'aucune idée intéressante ne sera perdue, car si elle est étouffée ici par tel ou tel groupe de pression, ou corporation de producteurs qui défend des intérêts acquis, elle réapparaîtra ailleurs dans un pays moins contrôlé. La division politique constitue donc une sorte de garantie collective qu'aucune innovation ne sera perdue, ce qui évidemment n'est pas le cas dans un empire centralisé. En outre dans une civilisation éclatée, les autorités n'auront guère intérêt à persécuter les marchands et les inventeurs, car d'une part ils sont à l'origine de leur puissance vis-à-vis des nations rivales, et d'autre part, ils pourraient toujours aller s'y réfugier et les renforcer. Là encore un empire unifié n'a pas de préoccupations similaires, le pouvoir intérieur peut être consolidé par la terreur, même au prix d'un affaiblissement de l'empire qui n'a à craindre aucune concurrence extérieure.

Cette analyse constitue ce que l'auteur appelle la théorie méreuporique, terme forgé à partir de meros, en grec diviser, et euporeos, prospérer. Il parle ainsi d'une "bonne méreuporie", c'est-à-dire de la conjonction d'une division politique stable et d'une situation favorable au plan économique, et inversement d'une "mauvaise méreuporie" lorsqu'un ou les deux facteurs ne sont pas constatés. Remontant plus loin en amont, il se pose alors la question des causes d'une telle situation. Qu'est-ce qui explique par exemple que l'Europe occidentale ait dans l'ensemble, depuis environ un millénaire, bénéficié d'une telle réunion des deux éléments à l'origine du progrès scientifique et technique? Qu'est-ce qui explique que la Chine, l'Inde, les pays d'Islam, et à plus forte raison l'Afrique, l'Amérique précolombienne ou l'Océanie, en aient moins ou pas du tout bénéficié. La réponse de Cosandey est géographique. Il rejette tour à tour en les analysant les explications culturelles, religieuses, génétiques, ou autres (comme l'argument de Lévi-Strauss, 1952, basé sur le hasard, qui est particulièrement malmené), pour retenir une cause unique qu'il qualifie de thalassographique. D'après cette hypothèse thalassographique, développée dans un chapitre particulièrement original de l'ouvrage, certaines régions du monde disposent d'un découpage favorable des côtes où la mer vient pénétrer profondément les terres, ce que l'auteur appelle une thalassogaphie articulée. Ainsi l'Océanie du Nord et le Sud-Est de l'Asie (Indonésie-Malaisie-Philippines-Nlle Guinée-côte du Queensland), le Nord-Est également (Japon-Corée-Sakhaline-Kamtchatka), les Caraïbes et le Mexique, le Nord-Est de l'Amérique du Nord, sont dans ce cas. Mais aucune de ces régions ne bénéficie d'une situation aussi bonne que ce cap extrême de l'Asie qu'est l'Europe, qui forme, selon l'expression de Jones (1981), une "péninsule de péninsules" avec plusieurs mers intérieures (Méditerranée, mer Noire, Baltique, Caspienne) et un découpage invraisemblable des côtes (Italie, Grèce, Scandinavie, Grande-Bretagne), formation naturelle qu'on apprécie encore mieux lorsqu'on observe la carte à l'envers (comme nous y invite le livre), tellement nous sommes habitués à cette forme géographique depuis les salles de classe du primaire. Par rapport aux autres zones indiquées, l'Europe possède deux avantages supplémentaires, les régions principales sont rattachées au continent, et non exposées au grand large comme en Indonésie ou aux Caraïbes, et le climat y est propice à l'activité, contrairement au Nord-Est de l'Asie ou de l'Amérique. Cette disposition favorable, cette thalassographie articulée, est mesurée de façon précise par l'auteur, au moyen de divers indices, relevant parfois d'un calcul complexe comme dans le cas de la dimension fractale.

La thalassographie articulée est à l'origine des deux facteurs principaux indiqués plus haut, la division politique stable parce que les pays forment des ensembles faciles à délimiter et à défendre grâce aux frontières maritimes souvent appuyées par le relief (Italie, Espagne, Angleterre, Danemark, Hollande, France), mais aussi la prospérité économique, parce que la proximité de la mer invite aux échanges, le transport par voie d'eau étant depuis toujours le moins coûteux et le moins susceptible d'être entravé par les réglementations contraignantes (péages, etc.), et que les échanges sont à l'origine de la spécialisation et donc de l'efficacité économique et de la croissance. Les difficultés de l'Europe orientale qui ne bénéficie pas d'une géographie aussi favorable (division politique instable, pauvreté) s'expliquent ainsi plus facilement, de même que celles des pays musulmans, de l'Inde, de la Chine, et à plus forte raison de l'Afrique qui est le continent le moins bien doté du point de vue thalassographique.

Une explication globale et cohérente du progrès scientifique et technique est ainsi proposée. Celui-ci stimule à son tour le progrès économique engendrant un cercle vertueux qui aboutit au niveau de vie élevé dont jouissent les pays occidentaux aujourd'hui. Le livre abonde en cas historiques où cette théorie peut s'appliquer. Il étudie de façon détaillée l'évolution des sciences et des techniques au cours des âges dans les principales civilisations (Europe, Islam, Chine et Inde).

 
Il fourmille en exemples et anecdotes intéressantes, significatives ou amusantes, et sa lecture reste d'un intérêt constant. Son grand mérite est de ne pas se perdre dans la masse de l'information fournie grâce au fil directeur de la double théorie résumée ci-dessus.

Les derniers chapitres tentent de l'appliquer à notre présent du XXe siècle. L'idée essentielle à retenir est que le progrès a été tel au niveau des transports et des communications depuis l'invention du chemin de fer et du télégraphe électrique au XIXe, que les facteurs thalassographiques ont perdu de leur importance et ne sauraient plus constituer un obstacle au développement économique, s'ils sont défavorables. Les progrès techniques ont permis de vaincre la distance et ont donné aux grands pays continentaux un avantage sur les petits pays maritimes. Le succès des États-Unis par rapport à l'Europe occidentale, devenue trop étriquée avec les techniques modernes, s'explique ainsi. Cependant, les facteurs thalassographiques gardent de leur importance, comme on l'a vu dans la rivalité URSS/USA qui a occupé la majeure partie de l'après-guerre. Les États-Unis disposent d'un avantage évident avec l'ouverture sur deux océans (et même trois avec l'océan Glacial Arctique) et sur la mer des Caraïbes, alors que l'Union soviétique, et la Russie maintenant, malgré une taille trois fois plus élevée, n'a aucun accès libre de façon permanente à la mer.

Si les aspects thalassographiques ont moins d'intérêt actuellement, l'autre volet de l'explication, la théorie méreuporique, garde selon l'auteur tout son pouvoir explicatif. La rivalité entre des nations stables et la prospérité économique sont toujours à l'origine du progrès scientifique. Cosandey prend l'exemple de la course à l'espace et de son recul dans le dernier demi-siècle, dont il fait un exposé détaillé. En ce qui concerne l'avenir, il se livre à un passage amusant où il transpose son analyse thalassographique à l'espace, la mer est remplacée par "le silence des espaces infinis" selon la formule de Pascal, et la thalassographie devient la "planétographie". Ce clin d'œil relève de la science-fiction et constitue un passage stimulant et bienvenu dans un ouvrage dans l'ensemble historique et plus austère.

Il s'agit donc d'un travail brillant et original qui permet une meilleure compréhension de l'évolution historique, qui fournit une réponse séduisante à la question : comment en est-on arrivé là ? Sur le plan formel, le livre est d'un aspect plaisant, bien présenté, avec très peu de fautes, coquilles ou autres. Il a visiblement bénéficié d'une relecture attentive. Le style en est agréable et la démarche extrêmement claire et pédagogique. On constate quelques répétitions, mais elles ne sont jamais pesantes alors que le risque était là considérable, celui d'asséner à chaque page ou chapitre l'exposé ou le ré-exposé d'une théorie que le lecteur a compris dès le départ.

Les critiques de forme portent surtout sur la bibliographie, très complète sur la question – malgré quelques absences comme l'ouvrage de référence de Daumas (1962) sur l'histoire des techniques et les travaux de North (1981) ou de Rosenberg & Birdzell (1989) sur un thème proche de celui de l'auteur – mais assez difficile à utiliser. Les renvois du texte donnent en note l'information suivante: titre, op. cit. Cela fait qu'on ne peut retrouver que très laborieusement, et parfois pas du tout, l'auteur et la référence complète, en revenant en arrière dans sa lecture. La calamiteuse technique de référence opere citato devrait être définitivement abandonnée au profit de la notation d'origine américaine et maintenant courante dans les travaux scientifiques: nom de l'auteur et année. La bibliographie finale du livre est bien classée par ordre alphabétique d'auteur (et non par thème ce qui est encore une façon de perdre le lecteur dans un labyrinthe involontaire), mais on ne peut malheureusement l'utiliser efficacement pour la raison indiquée plus haut. D'autres critiques de forme sont moins importantes, par exemple de petites erreurs historiques comme la confusion entre les deux révolutions anglaises du XVIIe siècle et entre Charles Ier et James (Jacques) II.

Sur le fond, on peut critiquer dans les derniers chapitres l'approche économique de l'auteur, plus au fait des questions scientifiques et historiques que des bases de l'analyse économique. Son optique en reste à un mercantilisme qui, bien qu'encore largement répandu dans l'opinion et les sphères politiques, est tout à fait étonnant dans un ouvrage aussi lumineux sur les autres plans. Il confond l'excédent commercial d'un pays avec sa prospérité économique, sans voir que le déficit commercial accompagne le dynamisme économique, et parfois aussi en est la condition. Au départ d'un processus de développement, il faut bien importer des machines pour investir et des matières premières pour faire tourner l'économie, alors qu'on n'a pas encore grand-chose à exporter. Le déficit permet la croissance et la croissance creuse le déficit. Un pays stagnant peut très bien accumuler des excédents commerciaux et empiler les devises s'il limite ses importations. C'est ce qu'a fait par exemple pendant près de cinquante ans le Portugal de Salazar et Caetano (1926-1974) qui s'enfonçait ainsi dans le sous-développement, le dictateur trônant sur des réserves en or considérables...

Plus profondément, que peut-on dire sur la validité des théories exposées par Cosandey? Ce qui frappe est leur simplicité: v entraîne x et y, et à leur tour x et y sont à l'origine de z. Une telle simplicité peut-elle s'adapter à plusieurs millénaires d'histoire (l'auteur applique sa théorie à la Grèce du Ve siècle avant le Christ comme au monde du XXe siècle), dans des civilisations aussi diverses que celles de l'Orient, du Moyen-Orient ou de l'Occident? La réponse nous semble positive car si la solution proposée est simple, elle n'est pas simpliste, mais au contraire élaborée et fondée sur des arguments forts, nombreux et peu contestables. Si l'évolution à long terme de l'humanité est forcément complexe, doit-on nécessairement l'expliquer par une théorie obscure exprimée dans un vocabulaire abstrus ? Après tout, le matérialisme historique de Marx permet d'éclairer de façon extraordinaire l'évolution des sociétés, mais il peut être présenté clairement en quelques phrases, comme cela a d'ailleurs été le cas il y a exactement cent cinquante ans. La théorie de Cosandey comporte un socle extrêmement solide parce qu'il est permanent. Ce socle est la géographie, les conditions naturelles initiales. Si les diverses civilisations de la planète sont différentes, comment expliquer ces différences sinon par des conditions variées du milieu physique? L'aspect torturé de la géographie européenne rend compte de la diversité des nations du continent; la forme de cercle immense de la Chine explique la domination des tendances centripètes et centralisatrices, la permanence au cours de trois mille ans d'histoire d'empires unifiés, et l'impossibilité pour diverses "nations chinoises" de s'affirmer; les conditions géographiques difficiles de l'Afrique noire et son isolement sont de même à l'origine du retard technique et économique; le caractère aride des régions dominées par l'Islam et leur disposition géographique expliquent aussi en grande partie l'évolution des pays musulmans, etc. La géographie est intemporelle et le face à face des peuples avec des milieux différents constitue un excellent point de départ pour expliquer les divergences dans l'évolution des civilisations créées par l'humanité.

Le mérite de Cosandey est d'avoir relié des fils jusque là épars et de nous présenter un travail achevé. Il dénoue ainsi une énigme historique sur laquelle nombre d'auteurs se sont cassé les dents. Les travaux considérables de Fernand Braudel permettent par exemple de reconstituer le passé, ils forment une source inépuisable et une étude incontournable pour ceux qui veulent comprendre l'évolution des sociétés, mais il leur manque une piste, une grille de lecture, une théorie claire et cohérente comme celle présentée ici. Le livre d'Eric Jones constitue une réflexion passionnante sur le miracle européen mais sans qu'on puisse, la couverture refermée, privilégier une piste ou une autre. Les explications de Marx, Weber, Polanyi, Rosenberg & Birdzell ou celles de North, mettent en avant les aspects institutionnels ou sociologiques liés à la montée du capitalisme de marché, mais n'abordent pas les facteurs scientifiques et géographiques. L'avantage de l'analyse proposée par notre auteur est son côté pluridisciplinaire où il fait intervenir tour à tour l'économie, la géographie, l'histoire, la sociologie, les sciences exactes, sans gâter la sauce. Une telle pluridisciplinarité est souvent vantée et préconisée, mais rarement réalisée avec autant de succès.

Jacques Brasseul
Professeur, CRERI, Université de Toulon et du Var



Références:
Fernand Braudel (1979), Civilisation matérielle, économie et capitalisme, Armand Colin.
Maurice Daumas dir. (1962), Histoire générale des techniques, Presses Universitaires de France.
Eric Jones (1981), The European miracle, environments, economies and geopolitics in the history of Europe and Asia, Cambridge University Press, 1981.
Claude Lévi-Strauss (1952), Race et Histoire, rééd. Folio essais, Denoël, 1987.
Douglass North (1981), Structure and Change in Economic History, Norton.
Nathan Rosenberg & L.E. Birdzell (1989), Comment l'Occident s'est enrichi, Fayard.